Les scribes

03/02/2009 21:40

Les scribes
 

Le scribe est celui qui sait lire et écrire; il est le serviteur du dieu Thot, maître de la langue des dieux (les hiéroglyphes), et de la déesse Séchat. Écrire est un acte rituel de la plus haute importance, surtout lors­qu'on manie des hiéroglyphes, porteurs de puissance.
Il existe au moins deux grandes classes de scribes, très différentes l'une de l'autre.

La première comprend les « porteurs du rouleau divin » (souvent appelés « prêtres lecteurs »), les initiés à la Maison de Vie, les gardiens des secrets, ceux qui avaient accès aux archives sacrés (les baou Rê, « âmes de la Lumière divine »). Ces scribes‑là, dont le nombre est restreint, ne sortent guère des temples.

La seconde classe de scribes comprend une grande quantité de fonctionnaires, plus ou moins lettrés, plus ou moins spécialisés, sur lesquels repose l'administration du pays.

Pour beaucoup de gens du peuple, devenir scribe peut être une fin en soi, car la profession jouit de privilèges certains et de l'estime d'autrui. Un texte intitulé la satire des métiers, décrit les mauvais côtés de toutes les profes­sions; l'agriculteur, l'artisan ou le militaire sont accablés de maux plus durs à endurer les uns que les autres, alors que le scribe vit dans une félicité permanente. Il n'est pas inutile d'indiquer que cet exercice de style fut rédigé. . . par un scribe !

Il existe, parmi ces scribes administratifs, des petits tyrans, des paresseux, des tatillons et des incapables; mais, dans I'ensemble, les scribes font leur travail avec compétence et sérieux.  Les scribes fonctionnaires, pla­cés sous l'autorité du vizir ne doivent pas seulement se sou­cier d'une richesse acquise, mais surtout prévoir les mau­vaises années, conséquences de crues trop fortes et trop faibles, donc stocker et préserver. La rareté des famines, en effet, prouve assez leur remarquable efficacité.

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